Si je suis aujourd’hui heureuse et épanouie dans un tas de domaines, il aurait pu en être autrement… 
J’ai commencé en force dans le ventre de ma mère, qui, à 7 mois et demi de grossesse a perdu un enfant d’un an et demi des suites d’un problème cardiaque.  Je suis ensuite venue au monde en 1973 avec une maladie génétique de la rétine. 
Je suis donc très malvoyante depuis la naissance. 
Cela a été un choc pour mes parents, qui n’ont pas beaucoup été accompagnés. Mon père culpabilisait tellement à chaque fois qu’il me voyait que cela ressortait en violence contre moi.  Cela ne devait pas se voir, je devais faire « mille fois plus attention que les autres » me répétait-il sans cesse. La moindre erreur me coûtait des coups, c’était un peu « marche ou crève ». 
N’ayant pas été prévenu par exemple qu’il est fréquent qu’un enfant malvoyant marche plus tard que les autres, le fait de ne pas voir les obstacles  étant effrayant, pris de panique en constatant qu’à trois ans et demi, je ne marchais toujours pas, il m’a secoué comme un prunier et a toujours été fier de dire que c’est grâce à cela que j’ai fait mes premiers pas. 
Il était à la fois très présent mais aussi très dévalorisant à mon égard.
Ma mère, elle, était beaucoup plus aimante et cela fût une déchirure pour moi lorsqu’à quatre ans, j’ai dû quitter ses bras pour aller à l’internat dans une école spéciale, trop loin de chez mes parents.  La petite fille que j’étais a pris cela pour un abandon, alors que ma mère, pour qui cette  séparation a été aussi dure que pour moi, l’a fait dans un acte d’amour pour que je puisse être scolarisée et réussir ma vie.
Et en effet, elle a très vite vu que j’avais des capacités intellectuelles et croyait en moi. Mon père n’y croyait pas, mais tout comme il l’a fait pour mes sœurs, il a travaillé très dur comme ouvrier pour payer mes études universitaires. 
Etudes que j’ai réussies brillamment, même si, à cause de mon handicap, cela fut plus long. J’ai ainsi obtenu un bac+2 en traduction anglais/espagnol en 1996 et un bac+5 en sciences de l’éducation en 2003. 
J’ai ensuite travaillé quelques années comme formatrice dans le but de démystifier le handicap en entreprise. 
Au cours d’un long  travail sur moi que j’ai commencé en 2006 notamment pour traiter les causes émotionnelles d’un surpoids n’ayant pas toujours été là, j’ai découvert l’EFT (Emotional Freedom Techniques) et cela a transformé ma vie.
J’ai pu faire la paix avec mon père.  Devenue plus sereine, j’ai réissi à lui exprimer mon ressenti sans jugement pour la première fois de ma vie, et à ma grande surprise, son masque d’homme dûr et autoritaire est tombé instantanément et j’ai eu devant moi un homme très ému, presque en larmes se rendant compte de ses erreurs.  Depuis, il est devenu beaucoup plus doux et aimant avec moi.  J’ai améliorer mes relations avec mon patron de l’époque, avec ma mère et aussi avec mes sœurs (Nous nous sommes toujours beaucoup aimées, mais, peut-être en partie à cause de ma différence, pas toujours comprises et cela m’a permis de me rendre compte de combien elles étaient merveilleuses).
J’ai appris aussi à mieux communiquer mes besoins, mes attentes,…  après avoir longtemps galèré en amour, je suis aujourd’hui très heureuse dans ce domaine également. 
J’ai encore un surpoids important, mais j’ai réussi à stopper la progression et à me stabiliser, sinon, je serais actuellement à 450kg, et donc morte.
Je suis toujours en chemin et je continue ce travail tous les jours. J’ai encore des rêves et des projets plein la tête. L’EFt a tellement transformé ma vie que je me suis formée comme praticienne en 2014 car je ne pouvais que transmettre ce que j’ai reçu.  Le but de cette histoire qui est la mienne n’est certainement pas de faire pleurer dans les chaumières, mais au contraire, de montrer, en toute humilité, que quel que soit votre parcours, vous pouvez toujours rebondir et devenir la meilleure version de vous-même…

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